17e séminaire annuel 2023: L'importance de la subjectivité
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Cette année, le thème à l'étude est l'importance de la subjectivité dans divers aspects de la vie humaine, depuis la connaissance du monde jusqu'à la conduite morale, l'expérience esthétique et la poursuite du bonheur.
L'importance de la subjectivité et de la conscience est un problème brûlant en philosophie de l'esprit. Bien qu'il n'y ait pas d'accord, dans la littérature, sur ce que signifie être le sujet d'états conscients, la subjectivité est habituellement associée à une série de caractéristiques distinctives. Le fait d'être un sujet vous permet vraisemblablement de "voir le monde depuis un certain point de vue", de vivre une expérience "de l'intérieur" ou "en première personne", de ressentir "l'effet que cela fait" d'avoir cette expérience, de disposer d'un accès "privé" ou "privilégié" à vos propres états mentaux, ou encore d'être en "contact direct" (acquainted) avec eux. Or, ces caractéristiques, à supposer qu'elles soient bien constitutives de la subjectivité, ont fait l'objet d'évaluations diamétralement opposées.
D'un côté, certaines théories philosophiques minimisent l'importance de la subjectivité. Depuis Ryle (The Concept of Mind, 1949), l'idée qu'il est possible d'identifier les états mentaux eux-mêmes sans faire référence aux expériences subjectives a exercé une influence considérable en philosophie de l'esprit. Mais l'antisubjectivisme — l'idée qu'on peut très bien se passer de toute référence à l'expérience subjective — s'est également étendu à d'autres domaines de la philosophie (épistémologie, éthique, esthétique). Il s'est développé au nom d'un certain idéal d'objectivité ou d'observabilité publique inspiré des sciences naturelles.
D'un autre côté, plusieurs voix se sont élevées contre l'antisubjectivisme, que ce soit en défendant la légitimité du point de vue subjectif (Th. Nagel, The View From Nowhere, 1986), la centralité de la conscience dans notre conception de l'esprit (G. Strawson, Mental Reality, 1994) ou simplement son importance pour la vie humaine (Ch. Siewert, The Significance of Consciousness, 1998). S'appuyant sur l'intuition selon laquelle personne ne choisirait de son plein gré de vivre une vie totalement dépourvue d'expériences subjectives, certains auteurs ont ainsi soutenu que les expériences subjectives possédaient une valeur intrinsèque — qu'il s'agisse d'une valeur épistémique, morale, esthétique ou prudentielle. Comme l'a suggéré Kriegel ('The Value of Consciousness,' Analysis 3 (1), 2019, p. 503-520), la distinction entre ces différents types de valeurs correspond à autant de façons d'interpréter la question de la valeur de la conscience et permet largement de structurer le débat actuel.
L'objectif du séminaire est de contribuer à ce débat. Les questions abordées incluent les suivantes (mais ne s'y limitent pas):
- Que signifie être un sujet et quelles sont les caractéristiques distinctives de la subjectivité?
- En quoi consiste la distinction entre subjectif et objectif?
- Quels sont les arguments qui plaident contre l'importance de la subjectivité?
- Quels sont les arguments qui plaident pour l'importance de la subjectivité?
- Les expériences subjectives possèdent-elles une valeur intrinsèque?
- Si oui, ont-elles plutôt une valeur épistémique, morale, esthétique ou prudentielle?
- La subjectivité peut-elle et doit-elle être expliquée selon les critères des sciences naturelles (naturalisme)? Ou bien l'expérience subjective fonde-t-elle l'objectivité scientifique (empirisme)?
- ...
Le séminaire annuel 2023 est organisé dans le cadre du projet de recherche The Value of Subjectivity.
L'assistance au séminaire est gratuite et sans inscription préalable.
Orateurs
- Juan F. Alvarez (Université Grenoble Alpes)
- Jean Philippe Arias Zapata (CNRS, ENS de Lyon)
- Gwen Bradford (Rice University, Houston)*
- Bruno Cortesi (Istituto Universitario di Studi Superiori, Pavia)
- Bertille De Vlieger (Université de Lille)
- Kati Farkas (Central European University, Vienne)*
- Jenny Hung (The Hong Kong University of Science and Technology)
- Adnen Jdey (Univ. catholique de Louvain)
- Marta Jorba (Pompeu Fabra University, Barcelone)*
- Uriah Kriegel (Rice University, Houston)
- Stéphanie Krokida (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
- Bruno Leclercq (univ. de Liège / Creph)
- Valentina Martinis (Central European University, Vienne)
- Maik Niemeck (Philipps-Universität Marburg)
- Laura Oppi (Università degli studi di Padova)
- Jacopo Pallagrosi (Istituto Universitario di Studi Superiori, Pavia)
- Adam Pautz (Brown University, Providence)*
- Wojciech Starzynski (Académie polonaise des sciences)
- Taku Uchiyama (Georg-August-Universität Göttingen)
- Íngrid Vendrell-Ferran (Philipps Universität Marburg)*
- Zixuan Liu (Husserl-Archiv der Universität zu Köln)
(*) invité
Dispositions pratiques
Le séminaire se déroulera du 24 au 28 avril 2023 à l'Université de Liège (Belgique).
L'inscription n'est pas requise pour assister au séminaire. Un certificat de participation sera délivré sur demande à l'issue du séminaire, qui pourra être comptabilisé comme activité de formation doctorale (ECTS, etc.).
Les communications dureront 50 minutes, avec 40 minutes additionnelles pour les questions et la discussion. Les langues du séminaire sont le français et l'anglais.
L'école doctorale ne prend pas en charge les frais de transport et de séjour des intervenants "call-for-papers". Des informations sur les possibilités d'hébergement sont communiquées sur demande.
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Comité organisateur
- Arnaud Dewalque
- Anna Giustina
- Denis Seron
Comité scientifique
- Valérie Aucouturier (univ. Saint-Louis à Bruxelles)
- Grégory Cormann (Creph / univ. de Liège)
- Arnaud Dewalque (Creph / univ. de Liège)
- Anna Giustina (Creph / univ. de Liège)
- Bruno Leclercq (Creph / univ. de Liège)
- Peter Reynaert (Universiteit Antwerpen)
- Denis Seron (Creph / univ. de Liège)