Université de Liège Département de philosophie

Centre de recherches phénoménologiques

Philosophie du langage et tradition brentanienne

Colloque, Université de Liège, 17-19 septembre 2018.

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Appel à contributions

Nous invitons tout chercheur (doctorant ou post-doctorant) à soumettre un abstract pour une conférence, en français ou en anglais, de 45 minutes (suivie de 15 minutes de discussion) portant sur la philosophie du langage au sein de la tradition brentanienne (École de Brentano, phénoménologie réaliste, École de Graz, École de Lvov-Varsovie, École de Berlin, École de Prague). L'abstract doit faire entre 1500 et 2000 mots et être envoyé à Charlotte Gauvry (c.gauvry[a]uliege.be) et Sébastien Richard (sebastien.richard[a]ulb.ac.be).

Date limite: 15 avril 2018.

Réponse des organisateurs: 30 avril 2018.

Descriptif du colloque

Franz Brentano est à l'origine d'une véritable tradition philosophique qui s'est épanouie via ses élèves et les élèves de ceux-ci en Europe entre la fin du xixe siècle et la Deuxième Guerre mondiale. Elle a donné lieu à diverses écoles ou courants philosophiques importants: outre celle de Brentano lui-même (Twardowski, Ehrenfels, Meinong, le jeune Husserl, Stumpf, Marty), également celles fondées par ses élèves, tels l'École de Lvov-Varsovie (Łukasiewicz, Leśniewski, Kotarbiński, Ajdukiewicz, Dąmbska, Tarski), le courant de phénoménologie réaliste (Ingarden, Pfänder, Stein, Scheler et Reinach), ou encore les écoles de Graz (Ameseder, Höfler, Mally, Vitasek, Martinak), de Berlin (Wertheimer, Koffka, Koehler) et de Prague (Kraus, Kastil).

Les contributions importantes de cette tradition à la psychologie, descriptive et phénoménologique, ainsi qu'à l'ontologie et à la théorie des valeurs sont aujourd'hui bien connues. Sa contribution à la philosophie du langage l'est, en revanche, beaucoup moins. En dehors de celles d'Anton Marty - le "ministre des affaires linguistiques" de Brentano - et de Husserl, les réflexions sur la philosophie du langage des membres de cette tradition ont en effet été peu étudiées. Pourtant, la tradition brentanienne est indéniablement traversée par un intérêt pour le langage que ce soit en lui-même ou pour résoudre des problèmes philosophiques.

La tradition brentanienne partage avec la tradition analytique la conviction que l'analyse linguistique ne doit pas s'en tenir à l'analyse grammaticale des énoncés, mais doit mettre en évidence leur "structure profonde". Seul ce travail serait susceptible de résoudre des problèmes philosophiques qui ne semblent pas au premier abord de nature linguistique. Ces deux traditions philosophiques majeures divergent néanmoins l'une de l'autre quant à la nature de cette "structure profonde": alors que la tradition brentanienne considère qu'elle est d'ordre mental, la tradition analytique l'envisage comme étant logique. Au sein de la tradition brentanienne, l'analyse linguistique a en effet pour tâche de mettre en évidence les actes mentaux exprimés par les énoncés, parfois thématisés en termes de "forme interne". Cette divergence de programme explique en grande partie le fait que la tradition brentanienne n'ait jamais véritablement adopté le "tournant linguistique", assumé plus tard par Wittgenstein et les philosophes du langage ordinaire d'Oxford.

L'enjeu principal du colloque est d'évaluer l'hypothèse selon laquelle la tradition brentanienne présente un véritable programme de recherche original en philosophie du langage. Aussi, nous encouragerons toute intervention qui porterait sur l'un des thèmes suivants dans la tradition brentanienne:

  1. La théorie de la signification:
    • Significations subjective et objective (psychologisme et antipsychologisme eu égard à la signification);
    • Les aspects communicationnels et contextuels de la signification;
  2. La forme interne du langage;
  3. Les fonctions linguistiques;
  4. Les rapports entre expressions linguistiques et actes mentaux, et notamment la question du parallélisme language/pensée;
  5. La distinction entre expressions catégorématiques et syncatégorématiques, ainsi que la question de la grammaire pure;
  6. L'analyse linguistique comme méthode de résolution des problèmes philosophiques;
  7. La question du nominalisme;
  8. La question des expressions indexicales;
  9. L'analyse des noms propres et des noms communs;
  10. L'analyse des énoncés;
  11. Les fictions linguistiques et paraphrases.

Nous sommes aussi ouverts à d'autres suggestions qui ne seraient pas reprises dans cette liste.
Le colloque est consacré à la contribution de la tradition brentanienne à la philosophie du langage dans sa totalité, même si une place peut être faite aux travaux sur ce thème de certains auteurs spécifiques. En dehors de la tradition brentanienne stricte, nous accepterons également les interventions portant sur des auteurs qui, s'ils n'appartiennent pas directement à cette tradition, l'ont fortement influencée, comme Bolzano, ou ont entretenu des débats importants avec ses membres sur des questions de langage, comme Bühler ou Landgrebe.
De manière générale, les approches transversales, les thématiques encore peu abordées et les contributions à la philosophie du langage d'auteurs peu étudiés jusqu'à présent seront privilégiées.

Orateurs

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