University of Liège Philosophy Department

Center for Phenomenological Research

Actualités de Sartre et Foucault

 

Salle Wittert - ULg, 7, place du XX Août - B 4000 Liège

Entrée libre

 

Vendredi 19 mars

9.30 : Accueil

10.00 : Introduction : Edouard DELRUELLE

10.30 : Sartre, Foucault et les philosophies de la finitude : Pierre VERSTRAETEN

11.15 : L'actualité imaginaire de Sartre et de Foucault : Grégory CORMANN et Daniel GIOVANNANGELI

12.00 : Discussion

12.30 : Pause déjeuner

14.00 : Foucault et la phénoménologie : Juliette SIMONT

14.45 : Modernité littéraire et Terreur : Benoît DENIS

15.30 : Discussion

16.00 : Pause

16.15 : Histoire et devenir selon Sartre et Foucault : Florence CAEYMAEX et Géraldine BRAUSCH

17.00 : Clôture 1ère journée.

 

Samedi 20 mars

9.30 : Accueil

10.00 : Politiques de l'histoire : Didier ERIBON

10.45 : Fondement et technologies de désignation des 'surnuméraires' : Mathieu BIETLOT

11.30 : Discussion

12.00 : Pause déjeuner

14.15 : Êthos philosophique et actualité : Edouard DELRUELLE

15.00 : Foucault et la guerre : Frédéric GROS

15.45 : Discussion

17.00 : Clôture

 

Université de Liège - Département de Philosophie

Comité organisateur : Géraldine Brausch - Florence Caeymaex -

Grégory Cormann - Edouard Delruelle

Place du 20-Août,7, Bât. A1 - B 4000 Liège

Contact : Géraldine Brausch - Tél : 32(0)4 366 58 47 - Email : gbrausch@ulg.ac.be

 

 

 

Présentation des conférences

 

Sartre, Foucault et les philosophies de la finitude : Pierre VERSTRAETEN

A partir du problème de la temporalité, développé dans Les mots et les choses autour de la thématique du " recul et retour de l'origine ", on montrera que Sartre - celui de la Critique en particulier - mais également Foucault lui-même se tiennent hors du cercle des "philosophies de la finitude". Ils échappent du même coup, différemment forcément, aux critiques adressées à l'analytique de la finitude.

L'actualité imaginaire de Sartre et de Foucault : Grégory CORMANN et Daniel GIOVANNANGELI

Lorsqu'il propose, en 1984, de relire le texte de Kant consacré à l'Aufklärung, Michel Foucault retrouve, au moins partiellement, la lecture que Sartre faisait de la modernité baudelairienne. Une telle proximité invite à relire le parcours philosophique de Foucault. En quelques mots : quelle relation établit-t-il entre l'Aufklärung, qui pose la question du présent, et la périodisation épistémique dégagée par Les Mots et les choses, pour laquelle Kant incarne le passage de l'âge de la représentation et l'âge de l'homme ? A partir de cette question désormais classique, il est possible d'interroger la pertinence du diagnostic foucaldien selon lequel Sartre n'aurait pas tiré la conséquence ultime de la mort de Dieu, à savoir la mort de l'homme. Il s'agira de cerner au plus près la portée de l'humanisme athée de Sartre. Celui-ci échapperait ainsi à la fiction historique définissant selon Foucault l'épistémè moderne. Reste cependant à décrire cet affranchissement. Le texte sur l'Aufklärung accorde une place essentielle à ce que Foucault appelle l'acharnement à imaginer. Il s'imposerait alors peut-être de reconsidérer la critique que Foucault adressait très tôt, dès la préface à Binswanger, à la phénoménologie sartrienne de l'imagination.

Foucault et la phénoménologie : Juliette SIMONT

Par l'interrogation du rapport critique de Foucault à la phénoménologie - comme figure de cet âge anthropologique dont Les Mots et les Choses et L'Archéologie du savoir annonçaient la prochaine disparition -, il s'agira de penser le sens de la "rupture" en philosophie. G.Lebrun, dans sa "Note sur la phénoménologie dans 'Les Mots et les Choses'", montre comment Foucault reste redevable à la phénoménologie jusque dans la façon même par laquelle il s'en détache. Nous poursuivrons dans cette direction en centrant autant que possible le propos sur Sartre comme représentant de la phénoménologie et sur ce que lui-même dit de Foucault.

Modernité littéraire et Terreur : Benoît DENIS

Engagés à des degrés variables dans une réflexion portant sur l'évaluation des pratiques esthétiques, Sartre et Foucault partagent en particulier un intérêt commun pour ce qu'il est convenu d'appeler la modernité littéraire. L'objet de cette intervention consistera à confronter les valeurs et fonctions que les deux auteurs attribuent à la littérature, en prenant pour levier les rapports qu'ils établissent entre le fait littéraire moderne et la Terreur politique, selon la proposition énoncée en 1941 par Jean Paulhan dans un essai fondateur, Les Fleurs de Tarbes. Se demander si le paradigme littéraire moderne entretient certaines connivences avec l'idéologie de la terreur revient en effet à chercher à penser la modernité esthétique dans ses composantes essentielles : son rapport au langage, d'une part ; son mode d'existence en régime de démocratie libérale d'autre part. Autant de terrains sur lesquels les pensées de Sartre et de Foucault se sont déployées et à la croisée desquels se définit leur engagement.

Politiques de l'histoire : Didier ERIBON

Quinze ans à peine séparent la Critique de la raison dialectique de Surveiller et punir. Mais dans ces deux livres, ce sont deux manières radicalement différentes de penser le rapport de la réflexion théorique à l'histoire qui se donnent à lire. Et ce sont deux figures différentes de l'intellectuel engagé qui y sont investies.

Histoire et devenir selon Sartre et Foucault : Florence CAEYMAEX et Géraldine BRAUSCH

Qui sommes-nous aujourd'hui ? Poser la question de notre actualité implique la détermination du sens de l'historicité. La comparaison entre Sartre et Foucault depuis ce point de vue nous amènera d'abord à établir la généalogie du concept d'histoire, élaboré à partir de paradigmes différents chez les deux philosophes. Elle nous permettra ensuite de mettre en évidence les conséquences divergentes de ces deux conceptions sur la manière de penser et de saisir le présent.

Fondement et technologies de désignation des 'surnuméraires' : Mathieu BIETLOT

Dans le monde actuel, de plus en plus d'individus sont "de trop", considérés comme inutiles (pour le système de production) ou indésirables (pour l'ordre social). Foucault s'est continuellement intéressé aux dispositifs de désignation, définition, production et traitement d'individus jugés par un ordre social comme autres, anormaux, dangereux, indésirables (lépreux, vagabonds, fous, criminels, pervers...). Pour sa part, Sartre a montré comment, dans une situation de rareté, chaque société se définit par la détermination de ses excédentaires, "le choix inerte et stratifié de ses morts". Aujourd'hui, ce n'est plus la rareté des biens vitaux mais la rareté des places (emploi ou position socialement reconnue) qui organise la socialité et l'impossible coexistence de tous. Pour le dire simplement, Sartre nous aiderait à comprendre le fondement de la désignation et ségrégation des surnuméraires, tandis que Foucault nous aiderait à en comprendre la technique. C'est dans cette perspective qu'il nous semble fécond d'articuler les pensées de Sartre et Foucault afin d'aborder une question d'actualité.

Êthos philosophique et actualité : Edouard DELRUELLE

En définissant les Lumières comme un êthos - un style, une manière d'être -, et non exclusivement comme une politique, Foucault opère un déplacement philosophique qu'il s'agit d'identifier. Comment comprendre, en particulier, la tâche dorénavant assignée à la philosophie de "problématiser une actualité" par rapport à laquelle il convient à chacun de "se situer" ? La confrontation avec Sartre permettra sans doute d'éclairer, fût-ce a contrario, le projet foucaldien d'une ontologie critique de nous-mêmes.

Foucault et la guerre : Frédéric GROS

Le problème de la guerre a constitué dans la philosophie de Foucault une part à la fois importante et assez strictement délimitée : de 1971 à 1976. Nous voudrions déplier un peu cette thématique : comment la guerre sert à Foucault de grille de lecture pour aborder non seulement le problème du pouvoir mais aussi (et surtout) de la vérité ; quels sont les effets théoriques de cette perspective au niveau d'une théorie du pouvoir et de la vérité, mais aussi d'une pensée de la guerre ; en quoi enfin ces études permettent un "diagnostic du présent" pertinent.


 

 

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